La France n’a jamais connu en temps de paix un tel niveau d’endettement, de l’ordre de plus de 70 % du PIB, selon Jean-Marc Daniel, économiste qui donnera une conférence le 23 novembre sur la sortie de crise. Sauf à deux reprises : en 1763 au sortir de la guerre de Sept Ans, et au moment de la Révolution. A titre de comparaison, en 1871, vaincue par l'Allemagne, son taux d’endettement fut de 90% pour financer la guerre et rembourser le vainqueur.
Malgré la dette, la France conserve une bonne notation.
Avec humour, J-M Daniel déclare que s’il y avait eu des agences de notation en 1789, elles auraient sans doute attribué à la France un note triple A car elles auraient estimé les fondamentaux bons mais auraient trouvé, pense-t-il pince-sans-rire, que la prise en compte des droits à retraite des marins n'étaient pas comptablement correcte...!! Les agences de notation se voient reprocher une vision un peu trop étroite de l’état de santé d’un pays ou d’une entreprise. Elles sont même accusées de minimiser à dessein les faiblesses de leur client. On se rappelle ainsi le cas de Lehman Brothers : les agences de notation financière (Moody's, Standard and Poor's, Fitch, …) avaient pendant plusieurs années donné leur meilleur rating (AAA) aux placements de type CDO avant de se rendre compte qu'il fallait brutalement l'abaisser, peu de temps avant sa faillite !
Aujourd’hui, cette dette intervient avec une inflation faible. J–M Daniel considère que ce n’est pas affolant mais préoccupant, dans la mesure où l’État perd en efficacité : chaque année, 55 milliards d’euros, soit l’équivalent de l’impôt sur le revenu, sont consacrés au remboursement des intérêts. On peut aussi penser que la modernisation de l’État pour faire des économies atteint ses limites. Il s’agit maintenant, dit–il, de réfléchir aux dépenses publiques qu’il faut remettre en cause, pour ne conserver que les incontournables.
Tout aussi critiqués que les agences de notation, sont les prix Nobel d’économie. Rappelons que Nobel lui–même n’en voulait pas et que ce qui est appelé ainsi est en réalité le Prix de la Banque de Suède décerné depuis 40 ans seulement. Les 2 derniers Prix « Nobel » Elinor Ostrom et Oliver Williamson ont démontré les limites du tout Marché : la première a démontré comment des biens collectifs peuvent être efficacement gérés par des associations et le second qu’une bonne gouvernance d’entreprise peut résoudre des conflits ou réduire les coûts de transaction mieux que le marché. Est–ce à dire comme certains que crise économique aidant, le « Nobel économique » ne reflète que l’esprit du temps et que les « Prix Nobel d’économie » seraient plus proches de celui de la Littérature que de la Physique ?
Jean–Marc Daniel ne le croit pas mais il dénonce les querelles de chapelle, les positionnements idéologiques dont est victime le débat économique en France. Il rappelle que quand Tony Blair avait déclaré à la tribune de l’Assemblée Nationale en 1998 qu’il n’ y a pas de politique économique de droite ou de gauche mais des politiques qui marchent et d’autres qui échouent, il avait soulevé un tollé ! En France, on est un peu dans une situation comparable à celle de Deng Hsiao Ping déclarant dans la Chine maoïste que l’important pour un chat n’est pas qu’il soit rouge ou noir mais qu’il attrape les souris. En revanche, les résultats obtenus permettent de faire des choix d’affectation et de répartition qui eux relèvent d’une conception de la société et peuvent être qualifiés de droite ou de gauche.
En conclusion, agences de notation et économistes sont accusés de n'avoir ni prévu ni empêché la crise qui a creusé les déficits. En France, les solutions à trouver sont plus ardues à cause de la trop grande politisation du débat. Cela ne fait que refléter le manque dramatique de culture économique dans ce pays… Rappelons pour preuve que la France a reçu 14 fois le Prix Nobel de littérature dont le dernier en 2008 avec Jean-Marie Le Clezio et une seule fois en 1988 (1) celui d’économie !
(1) Maurice Allais fut récompensé pour ses contributions à la théorie des marchés et à l'utilisation efficace des ressources. Il vit aux Etats-Unis. En 1983, fut couronné Gérard Debreu, économiste d'origine française mais nationalisé américain pour ses travaux sur l'équilibre général.
Malgré la dette, la France conserve une bonne notation.
Avec humour, J-M Daniel déclare que s’il y avait eu des agences de notation en 1789, elles auraient sans doute attribué à la France un note triple A car elles auraient estimé les fondamentaux bons mais auraient trouvé, pense-t-il pince-sans-rire, que la prise en compte des droits à retraite des marins n'étaient pas comptablement correcte...!! Les agences de notation se voient reprocher une vision un peu trop étroite de l’état de santé d’un pays ou d’une entreprise. Elles sont même accusées de minimiser à dessein les faiblesses de leur client. On se rappelle ainsi le cas de Lehman Brothers : les agences de notation financière (Moody's, Standard and Poor's, Fitch, …) avaient pendant plusieurs années donné leur meilleur rating (AAA) aux placements de type CDO avant de se rendre compte qu'il fallait brutalement l'abaisser, peu de temps avant sa faillite !
Aujourd’hui, cette dette intervient avec une inflation faible. J–M Daniel considère que ce n’est pas affolant mais préoccupant, dans la mesure où l’État perd en efficacité : chaque année, 55 milliards d’euros, soit l’équivalent de l’impôt sur le revenu, sont consacrés au remboursement des intérêts. On peut aussi penser que la modernisation de l’État pour faire des économies atteint ses limites. Il s’agit maintenant, dit–il, de réfléchir aux dépenses publiques qu’il faut remettre en cause, pour ne conserver que les incontournables.
Tout aussi critiqués que les agences de notation, sont les prix Nobel d’économie. Rappelons que Nobel lui–même n’en voulait pas et que ce qui est appelé ainsi est en réalité le Prix de la Banque de Suède décerné depuis 40 ans seulement. Les 2 derniers Prix « Nobel » Elinor Ostrom et Oliver Williamson ont démontré les limites du tout Marché : la première a démontré comment des biens collectifs peuvent être efficacement gérés par des associations et le second qu’une bonne gouvernance d’entreprise peut résoudre des conflits ou réduire les coûts de transaction mieux que le marché. Est–ce à dire comme certains que crise économique aidant, le « Nobel économique » ne reflète que l’esprit du temps et que les « Prix Nobel d’économie » seraient plus proches de celui de la Littérature que de la Physique ?
Jean–Marc Daniel ne le croit pas mais il dénonce les querelles de chapelle, les positionnements idéologiques dont est victime le débat économique en France. Il rappelle que quand Tony Blair avait déclaré à la tribune de l’Assemblée Nationale en 1998 qu’il n’ y a pas de politique économique de droite ou de gauche mais des politiques qui marchent et d’autres qui échouent, il avait soulevé un tollé ! En France, on est un peu dans une situation comparable à celle de Deng Hsiao Ping déclarant dans la Chine maoïste que l’important pour un chat n’est pas qu’il soit rouge ou noir mais qu’il attrape les souris. En revanche, les résultats obtenus permettent de faire des choix d’affectation et de répartition qui eux relèvent d’une conception de la société et peuvent être qualifiés de droite ou de gauche.
En conclusion, agences de notation et économistes sont accusés de n'avoir ni prévu ni empêché la crise qui a creusé les déficits. En France, les solutions à trouver sont plus ardues à cause de la trop grande politisation du débat. Cela ne fait que refléter le manque dramatique de culture économique dans ce pays… Rappelons pour preuve que la France a reçu 14 fois le Prix Nobel de littérature dont le dernier en 2008 avec Jean-Marie Le Clezio et une seule fois en 1988 (1) celui d’économie !
(1) Maurice Allais fut récompensé pour ses contributions à la théorie des marchés et à l'utilisation efficace des ressources. Il vit aux Etats-Unis. En 1983, fut couronné Gérard Debreu, économiste d'origine française mais nationalisé américain pour ses travaux sur l'équilibre général.
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