mardi 17 novembre 2009

La flamme, la Chancelière et la reprise


Les clignotants sont au vert : après le redressement de la bourse (le CAC40 est arrivé à plus de 3 200 points) et contrairement aux scenari les plus pessimistes, le 3ème trimestre voit la fin de la récession, avec une croissance du PIB de 0,3% selon l’INSEE. On assiste là au plein effet conjugué des plans de relance keynésiens qui ont maintenu la consommation des ménages et des politiques de déstockage des entreprises. Mais cette reprise reste fragile. Que deviendra–t-elle lorsque les conséquences de ces plans se seront évaporées ? Pour ne prendre qu’un exemple, que se passera–t-il lorsque la prime à la casse cessera de soutenir la demande en auto ? Car les fondamentaux ne sont pas rétablis : la production industrielle a rechuté en septembre. Les entreprises réduisent leurs investissements de 29%.Et on prévoit que le taux de chômage, toujours en décalage, dépassera 10% en 2010. Selon l’OCDE, le redressement de l’emploi sera «beaucoup plus long que celui de la production»…

Face à ces incertitudes, la Commission se rappelle qu’il existe un traité de Maastricht et demande au gouvernement de ramener le déficit public de 8,2% du PIB à moins de 3% en 2013. Or réduire les dépenses publiques drastiquement par une politique budgétaire restrictive ou par un alourdissement fiscal compromettrait sûrement la reprise balbutiante. D’où l’importance de la réforme actuelle sur la taxe professionnelle.

En gros, la France dépense 20% de plus que ce qu’elle gagne. Si on continue, en 2014, son endettement qui est de 70% de son PIB, sera de 95% ! Pour réduire le déficit et la dette dont le montant des intérêts annuels «pompent» à lui seul le total de l’Impôt sur le Revenu, il faut une croissance du PIB de 2,5% par an.

Seule une politique économique habile y parviendra. Or cette politique suppose de renoncer parallèlement aux réformes puisque toute réforme importante en France entraîne automatiquement grèves et blocages. On l’a bien vu avec les réformes Juppé qui ont bloqué la croissance.

Quadrature du cercle !

En réalité la sagesse (et la Commission !) commanderait d’imiter l’Allemagne :
1) les politiques économiques et fiscales harmonisées auraient une efficacité renforcée
2) Le résultat serait conforme aux attentes de la Commission et de la BCE puisque comme le dit Jean-Marc Daniel : l’Allemagne n’a pas donné la Bundesbank à l’Europe mais l’Europe à la Bundesbank…
3) Enfin, la RFA montre l’exemple puisqu’elle dépasse le dilemme – réduction, maintien ou accroissement de la dépense par l’endettement pour soutenir la croissance - par le biais des exportations et réussit à améliorer ses capacités en dépit d’un euro très élevé…

La France n’a de mot à la bouche que l’entente franco allemande. Toutefois au lieu de n’envisager que l’aspect politique, historique ou militaire (Madame Merkel ranimant la flamme), si on faisait vraiment de la coopération de politique économique ? On en est loin puisque celles-ci sont aux antipodes : grand emprunt de la grande nation versus réduction des impôts. Après tout, l’Europe a bien commence comme cela par le primat de l’économie. Depuis l’euro, en a–t-on tiré toutes conséquences ?

Que les politiques sociales, culturelles gardent leur indépendance, que nous ranimions notre flamme tout seuls mais que nous ne pensions pas faire la relance dans notre coin ! Nous ne ranimerons pas la flamme de l’économie mondialisée avec nos seules allumettes auto combustibles !

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